PEINTURES LAVÉES

le processus de la création de ces peintures renvoie à des pratiques courantes chez Falgoux, celles de la récupération, du raboutage des rebuts, y compris ceux de ses propres travaux. les toiles peintes ont été coupées, en partie lavées à la machine, (d’où l’estompage de la couleur et le rétrécissement de la surface), repassées, froissées ou pliées, puis juxtaposées avec les morceaux rescapés.

I. C. P.

 
« Je n’aime pas la couleur ! (…) la couleur fait peur » provoquait Denis Falgoux dans une interview parue en 2002 (1). Il est vrai que jusqu’en 2000, la globalité de son travail s’inscrit dans des tonalités blanches, noires, grises, brunes ou des cires pâles, à l’exception du rouge des Clefs de voûte de 1987. Dans cette même interview, il affirmait ne pas vouloir être peintre !

 

  • Peinture de Denis Falgoux - Artiste - Paris, Clermont-Ferrand
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  • Peinture de Denis Falgoux - Artiste - Paris, Clermont-Ferrand

Cependant, mais rarement, des peintures ponctuent son œuvre, dont les Peintures lavées ; il choisit d’en présenter ici trois, sur quatre existantes. Presque dix ans après les Peintures coupées (1999), il reprend le combat avec la peinture, en intime relation avec ses sculptures. Ses Peintures coupées dialoguaient fort bien avec les chiens Couvertures de lit, du point de vue du choix des couleurs et de leur disposition orthogonale. Les Peintures lavées résonnent en écho avec les Poupées voilées, sur le plan de la bichromie, de la gémellité entre les parties lavées ou non des peintures, et les parties émaillées ou non des statuettes. Le processus de la création de ces peintures renvoie à des pratiques courantes chez Falgoux, celles de la récupération, du raboutage des rebuts, y compris ceux de ses propres travaux. Les toiles peintes ont été coupées, en partie lavées à la machine, (d’où l’estompage de la couleur et le rétrécissement de la surface), repassées, froissées ou pliées, puis juxtaposées avec les morceaux rescapés. Le résultat est un somptueux patchwork monochrome traité en grand format. D’un brun bien connu dans son œuvre antérieure, d’un rouge (2) solaire et d’un frais orangé, couleur inédite chez Falgoux. Les années 2010 marquent un retour, une réconciliation avec la couleur qui éclate dans les dessins du Jardin secret.

I. C. P.

 

1. Interview de Denis Falgoux par Nathalie Viot, in Denis Falgoux, Au Même titre éditions, Paris, 2002, p. 42.
2. « Un rouge, c’est très délicat, c’est pire que le mot qui le désigne, c’est indéfinissable. », ibidem p. 42.

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